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Au gré de leurs balades, les Fosséens peuvent apercevoir des bornes indiquant le passage de canalisations souterraines. À Fos-sur-Mer, près de 17 gestionnaires différents s’occupent de leur exploitation et de leur entretien, représentant autant de réseaux sur notre territoire. Si la plupart évite les zones les plus urbanisées, il en existe une, mise en service en 1960, qui traverse notre commune dans le quartier du Mazet, en passant à proximité de plusieurs établissements publics comme le groupe scolaire, la crèche du Multi-accueil collectif La Farandole, la Maison de quartier ou encore la Maison d’accueil spécialisé l’Espélidou. Entre le chemin de la Colline et le chemin du Mazet, vous pouvez d’ailleurs apercevoir une trouée verte, sans construction, qui permet de mieux situer son passage.
Dès 2016, dans le cadre du projet de PPRT, Plan de prévention des risques technologiques du dépôt pétrolier exploité par la société Trapil, René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, avait demandé, afin de renforcer la protection des riverains, le déplacement d’une canalisation de transport d’hydrocarbures qui appartient aux Oléoducs de défense commune (ODC) de l’Otan. Un dossier au long cours a alors commencé. La société Trapil, en mai 2018, indiquait que, si le déplacement de la canalisation ne semblait pas envisageable, évoquant des contraintes budgétaires et administratives, des travaux pour renforcer la protection de cette installation, sur une longueur de 500 mètres au niveau du groupe scolaire du Mazet, semblaient en revanche possibles. Suivi ensuite par Jean Hetsch, le dossier a avancé et le chantier de couverture du pipeline par une dalle de protection a finalement été réalisé au début de l’année 2021 à titre exceptionnel car, comme le précise la société Trapil, la réglementation ne l’impose pas.
Alors que la rupture d’un pipeline dans la Crau en 2009 et ses conséquences sur l’environnement restent encore dans toutes les mémoires, ces travaux sont l’occasion d’en savoir plus sur le contrôle et l’entretien de ces ouvrages. Le directeur du Service national des oléoducs interalliés, exploitant de l’ODC en France pour le compte de l’Otan indique « qu’un pipeline reste un moyen sûr afin de transporter des hydrocarbures. Il permet d’éviter la circulation de plusieurs centaines de camions citernes par jour. La réglementation, très stricte, impose un programme complet de surveillance et d’entretien. Il y a, par exemple, un contrôle permanent de la pression et des débits, permettant ainsi de détecter immédiatement toute anomalie. L’ensemble des installations et des équipements fait aussi l’objet d’une maintenance régulière, sans oublier des inspections plus poussées qui ont lieu tous les 4 ans. » Il précise également que le principal risque de rupture d’une canalisation est lié à des chantiers réalisés en surface : « Il convient de rappeler que la réglementation impose à toute personne, particulier ou professionnel, qui entreprend des travaux, une tranchée ou une fouille de plus de 40 cm de profondeur, de déclarer ses travaux sur le site “Réseaux et canalisation’’ afin de prévenir l’exploitant et de faire réaliser un repérage. Le non-respect de cette obligation est un délit. »