Arts : Noël Mercier : l’âme fosséenne sur toiles

Les Amis du vieux Fos proposent à la Maison des Arts une exposition dédiée à l'œuvre du peintre Noël Mercier. Pour une plongée dans le Fos d’antan, des paysages, des bateaux et des taureaux qui font l’âme fosséenne.

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Lorsque Noël Mercier nous a quittés le 24 juin 2022, cette vraie figure locale a laissé dans la peine les très nombreuses personnes qui l’ont côtoyé tout au long de « 70 ans de bénévolat », comme le résume son fils, Ludovic. Né à Fos-sur-Mer en 1931, à l’époque où une sage-femme accouchait encore les Fosséens chez eux, il vit le jour à l’Hauture, montée des Porcelets ! Coiffeur de profession, Noël Mercier s’est d’abord fait connaître comme footballeur au sein de l’équipe première de la doyenne des associations de la ville, l’Étoile sportive fosséenne. Il en deviendra ensuite un dirigeant, début d’une carrière de bénévole qu’il poursuivra au Comité des fêtes, ancêtre de l’Office de tourisme, puis surtout, dès la création du port de plaisance, en fondant avec un groupe de collègues la Société des pêcheurs fosséens, qu’il présidera plus de 20 ans.

À l’actif de cette association, des championnats de France et d’Europe de pêche au thon, la création d’une école de pêche et les thonades et caillades – avec les cailles de l’élevage Versini, pour les anciens -, qui rassemblaient en plein air des centaines de personnes, ancêtres des Festines et des Cabanes du port. « La mer, c’était vraiment sa passion », se souvient Ludovic. On la retrouvera, entre autres, à travers son œuvre picturale, puisque Noël Mercier était aussi un peintre. « Il a commencé à peindre vers le milieu de sa vie, puis il a mis cela un peu de côté avant de s’y remettre quand il est parti à la retraite », précise son fils. 

UN VOYAGE DANS LE TEMPS


Entre 60 et 80 toiles – personne ne les a comptées – témoignent de la maîtrise de Noël Mercier pour immortaliser le monde de la mer, mais aussi celui de la bouvine, des paysages du village de jadis, quelques natures mortes… Son ami Michel Leroy, le président de l’association Les Amis du vieux Fos, en a rassemblé plus d’une vingtaine pour l’exposition de la Maison des Arts. « C’était un homme extraordinaire, par la gentillesse et l’intelligence », le salue Michel Leroy, à l’émotion palpable lorsqu’il évoque la mémoire de Noël Mercier. « C’était un autodidacte, il a appris la peinture tout seul, précise le président. Il a lu énormément de livres sur la peinture et a beaucoup travaillé, en commençant par réaliser des reproductions. C’est ainsi qu’il a acquis la maîtrise de la composition d’un tableau, de l’alliage des couleurs, du dessin… »

Adhérent des Amis du vieux Fos, le peintre avait réalisé la fresque qui sert de décor à la crèche que l’association installe chaque année, pour les fêtes de fin d’année, à l’église de l’Hauture, au pied de laquelle il était né. Elle représente ce village que Noël Mercier a tant aimé et n’a jamais quitté. C’est elle qui accueille les visiteurs à l’entrée de la Maison des Arts, pour conduire à un voyage dans le temps, à l’époque d’un Fos de 3000 habitants, entre Crau, Camargue et Méditerranée. Noël Mercier naviguait encore sur son « pointu » à plus de 80 ans et il a chassé jusqu’à la fin de sa vie avec les « Vieux fusils » de la société fosséenne Le Renard. Une part de l’âme fosséenne à retrouver à travers cette exposition.