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Créé en 2010 par la volonté de la Ville de Fos-sur-Mer, du San Ouest-Provence et des associations locales, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) réalise des études sur les polluants contenus dans le sol, l’air ou l’organisme humain. De nombreux partenaires, chercheurs universitaires ou encore médecins généralistes participent à ces missions menées en étroite collaboration avec la population, notamment grâce à l’Observatoire citoyen de l’environnement qui regroupe une centaine de bénévoles.
Selon Philippe Chamaret, directeur de l’IECP : « Ce travail en commun alliant rigueur scientifique et participation des habitants nous permet d’avoir une expertise locale et indépendante, très importante pour ensuite discuter avec les industriels et les services de l’État. » Ce modèle unique en France séduit de plus en plus de collectifs ou collectivités notamment en Haute-Savoie, dans l’Aude, Strasbourg ou Dunkerque qui n’hésitent pas à se rapprocher de l’Institut fosséen. Cette expertise reconnue a ainsi poussé la métropole du Grand Lyon à prendre contact avec l’IECP afin de lancer cette étude de recherche participative dans la vallée de la chimie.
Les substances poly et perfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées dans de nombreuses applications industrielles et produits d’usage courant, cosmétiques, textiles, emballages alimentaires etc… Depuis quelques années, elles ont attiré l’attention des scientifiques et des organismes de régulation pour leur toxicité et leur persistance dans l’environnement. Dans la vallée de la chimie, en réponse aux préoccupations croissantes de ses habitants, l’étude des conséquences de ces polluants sur la population a été pris à bras le corps par la métropole du Grand Lyon. En partenariat avec l’IECP, l’objectif est de de connaître l’étendue des pollutions constatées dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon, de déterminer le niveau d’imprégnation des populations exposées, et de comprendre comment ces polluants éternels et toxiques migrent dans l’environnement et parviennent jusqu’aux organismes.
L’Institut écocitoyen, qui s’appuiera sur un réseau d’acteurs scientifiques sur place, analysera les teneurs en PFAS dans le sang des habitants, et croisera les résultats avec leur profil d’exposition individuelle et contextuelle. Pour s’assurer que l’étude, prévue pour durer 4 ans, réponde précisément aux questions locales, les citoyens participeront à l’action à travers des ateliers organisés dès les premières étapes, jusqu’à l’interprétation des résultats. Cette action s’inscrit au sein d’un large projet de recherche sur les sources de ces polluants, les voies de transfert dans l’environnement, la toxicité des différents composés et leurs effets sur la santé. Fort de son ancrage local, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions se servira de ces travaux pour faire un parallèle avec notre territoire, au sein de la zone de Fos-Berre.