Publié le
La consommation électrique devrait doubler dans notre région d’ici 2030. Afin de faire face aux besoins de plus en plus importants pour répondre aux nouveaux usages ainsi qu’ à une réindustrialisation de notre pays,basée sur la décarbonation et la lutte contre le réchauffement climatique, RTE, Réseau de transport d’électricité, prévoit la création d’une nouvelle colonne vertébrale pour le réseau : une ligne électrique à 400 000 volts, de 65 kilomètres environ, entre les postes de La Feuillane à Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint Vincent dans le Gard, pour un coût estimé à 300 millions d’euros et une mise en service à l’horizon 2028. Cette ligne connecte la ZIP, Zone industrialo-portuaire, depuis le Nord, sans aucun impact sur nos zones urbaines qui en sont éloignées.
Pendant toute la concertation préalable, organisée sous l’égide du préfet de Région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, le public a pu découvrir ce projet, ses enjeux, ses ambitions et débattre de son opportunité. Pour l’occasion, RTE proposait différentes variantes passant à l’Est ou à l’Ouest du Rhône avec des transversales possibles au dessus du fleuve. Au total, 8 combinaisons de passage envisageables étaient soumises à la concertation. En tenant compte des avis des participants à la concertation, dans le Gard et les Bouches du Rhône, RTE devrait ensuite progressivement réduire le nombre de variables possibles afin d’arriver au tracé final. Entre les réunions publiques, les ateliers de travail et les rencontres de proximité, près de 3500 personnes ont participé à cette concertation préalable, lancée le 12 février et qui se termine le 7 avril.
Loin d’être un long fleuve tranquille, cette concertation préalable a suscité de nombreux débats, notamment sur le choix de créer une ligne aérienne, avec, entre autre, des impacts paysagers suscitant de nombreuses inquiétudes des riverains du Gard et du Pays d’Arles. A l’image des autres temps forts, la réunion de clôture organisée à Fos-sur-Mer a permis de faire un point sur ce dossier, dans une Maison de la mer qui affichait complet, en présence de nombreux maires ou représentants de collectivités locales, des industriels déjà implantés et porteurs de projets en lien avec la décarbonation de la Zone industrialo-portuaire, des représentants de salariés et la population. Cette mobilisation importante, avec des débats animés, parfois même houleux, était le reflet des enjeux de ce projet.
Pour autant, de nombreuses voix, y compris chez les opposants du projets venus du Nord du département, ont confirmé la nécessité et l’urgence de répondre aux besoins croissants en électricité afin de permettre aux industriels historiques de poursuivre la dynamique entamée afin de transformer leur outil et aux nouveaux porteurs de projets de s’implanter à Fos, avec à la clef des perspectives favorables au développement économique, la croissance et l’emploi afin de permettre, comme le souligne René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, « à notre zone industrielle d’être exemplaire et d’opérer sa transformation nécessaire. » Christophe Mirmand, préfet de Région, rappelait d’ailleurs que les enjeux dépassaient même le périmètre local dans le cadre des exigences de décarbonation et de réindustrialisation de la France.
Tout en soulignant la nécessité de répondre aux besoins électriques croissants, une grande partie des discussions, lors de la réunion de clôture, ont tourné autour des autres alternatives, enfouissement ou passage dans le Rhône. Pour RTE, ces solutions soulèvent trop de contraintes et ne sont pas réalisables. Néanmoins, tout en donnant rendez-vous aux participants pour la suite de la concertation, le préfet de région a demandé à RTE de réaliser des études détaillées et complètes sur ces autres alternatives d’implantation, y compris en comparant avec les choix réalisés à l’international par d’autres pays, avant d’écarter définitivement ces solutions.