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Déjà présent, depuis les années 70, à Fos-sur-Mer, Géosel, qui a développé son activité autour du stockage des produits pétroliers à des fins stratégiques, utilise les étangs de l’Engrenier et de Lavalduc afin d’évacuer et de stocker la saumure saturée utile pour le bon fonctionnement des cavités salines souterraines de stockage dans les Alpes de Hautes-Provence. Ainsi, les changements de niveau d’eau des étangs sont directement liés au remplissage et au vidage des cavités situées près de Manosque.
Ainsi, le projet HyVence consiste à créer, en complément de l’activité actuelle du site, un parc photovoltaïque flottant de 500 hectares sur les bassins de saumure saturée de Lavalduc et d’Engrenier, afin d’alimenter une unité de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone. Le projet ne prévoit pas de stockage d’hydrogène sur site ou à sa proximité.
Représentant un investissement total de 700 millions d’euros, pour une mise en service prévue à l’horizon 2029 si la décision finale d’investissement est prise, le projet porté par Géosel prévoit une production électrique de 700 à 800 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation domestique de 400 000 habitants et représente la suppression de 105 000 tonnes de CO₂ rejetées dans l’atmosphère. Selon les porteurs de projet : la singularité du projet HyVence réside dans sa capacité à produire sa propre source d’énergie. En effet, le parc photovoltaïque produirait autant d’électricité que nécessiterait l’électrolyseur. L’intermittence de l’énergie solaire impliquerait toutefois un raccordement RTE, Réseau de transport d’électricité, pour injecter le surplus de production électrique en journée et bénéficier du réseau la nuit.
Dans un contexte exceptionnel, où notre territoire écrit une nouvelle page de son histoire, grâce au développement d’une industrie décarbonée, grâce notamment à de nombreux porteurs de projets, le projet d’HyVence permettrait de fournir de l’hydrogène aux industriels, utile dans les activités sidérurgiques, la chimie, la pétrochimie, le raffinage ou encore pour le développement de carburants de synthèse et ainsi réduire la dépendance de notre pays vis-à-vis des énergies fossiles.
La présentation officielle de la concertation préalable était organisée, ce mardi 12 mars, au siège de la Chambre du commerce et de l’industrie Marseille-Provence située sur la Canebière. En préambule, le président de la CCI, Jean-Luc Chauvin, a insisté sur l’intégration de ce projet dans : « une vision globale de réindustrialisation et de décarbonation ». De son côté, René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer est revenu sur ce projet : « Décarboner, c’est utiliser de l’électricité à grande échelle. Avec HyVence, et ses 500 hectares de panneaux photovoltaïques, c’est le projet le plus vertueux en matière de transition énergétique. Pour autant, il a un impact visuel important et ce projet est le plus compliqué pour la population de Fos, car il se situe hors de la Zip. Dans ce contexte, la concertation préalable est un moment important qui va permettre de poser le débat, expliquer le projet et évoquer les enjeux et les opportunités. Pour ma part, je suis convaincu que ce projet devra évoluer, notamment sur son impact visuel, en sachant que sur cet espace, nous travaillons aussi pour la construction du viaduc du barreau des étangs (dans le cadre du contournement routier de Fos-sur-Mer NDLR). La concertation va commencer et il faut laisser le temps au débat. »
Lors de la concertation préalable, HyVence va présenter différentes études portant sur une meilleure intégration des panneaux photovoltaïques dans leur environnement. Charlotte Toulemonde, directrice du projet HyVence, a notamment évoqué « l’attachement des populations » au site, avec un dialogue « nécessaire et indispensable ». Parmi les pistes de réflexions, Géosel a lancé un véritable travail paysager respectant les usages des habitants.