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Comme dans beaucoup d’autres villes du pays, le manque d’eau se fait sentir à Fos-sur-Mer et les premiers effets sont déjà visibles notamment du côté des salins, de l’étang de l’Estomac ou encore du canalet. Loin d’être un cas isolé, cette absence de précipitation pousse les pouvoirs publics à réagir. Au niveau national, le ministre de la Transition écologique invitait, fin février, les préfets à prendre des arrêtés de restriction d’eau pour anticiper d’éventuelles situations de crise cet été. La Région a aussi lancé une expérimentation pour la réutilisation des eaux usées traitées. Le 2 février, René Raimondi, participait à la conférence métropolitaine des maires sur la sécheresse. Il s’agissait d’évoquer toute une série d’actions à mettre en œuvre pour sécuriser l’approvisionnement en eau et inciter les professionnels, comme le grand public, à être plus économes. Dans la continuité de la conférence métropolitaine des maires, René Raimondi assistera le 3 avril à la création du Comité Ressources Sécheresse. Celui-ci permettra de partager les éléments de prévision sécheresse pour cet été.
Sur notre territoire, la nappe de la Crau, réserve souterraine d’environ 550 millions de m3, alimente en eau potable près de 300 000 habitants et répond aux besoins de l’agriculture, de l’industrie et des milieux naturels remarquables. Elle a la particularité de se recharger en grande partie de manière artificielle grâce à l’irrigation gravitaire des prairies de foin de Crau. Le reste étant liée aux précipitations. Dans son bulletin mensuel de janvier, le Symcrau, Syndicat mixte de gestion des nappes de Crau, a fait un point sur la situation hydrologique : « Le cumul des précipitations mesuré au mois de janvier 2023 représente un déficit de 92% par rapport à la normale d’un mois de janvier. Le manque de pluie et les restrictions de débit des canaux d’irrigation de cet été produisent des niveaux bas pour la saison. »
Ouvrage essentiel pour l’irrigation de la Crau, et donc in fine, de l’alimentation en eau de la nappe de la Crau, le canal de Craponne regroupe plusieurs canaux permettant d’irriguer une bonne partie du département grâce à la Durance. Selon René Raimondi, « L’eau de la Durance doit être contributrice de la nappe de Crau et non être un dérivé : un contre-projet doit absolument être imaginé en ce sens ». Déclaration faite en référence au projet de dérivation des eaux douces de la centrale EDF de Saint-Chamas vers le Rhône et le golfe de Fos, jugé, par le maire de Fos-sur-Mer, trop coûteux avec un impact sur les milieux sensibles de la Crau et du golfe de Fos. René Raimondi se prononce plutôt, dans un courrier adressé à l’Asa, Association syndicale autorisée, du canal de Craponne, pour : « la réhabilitation des canaux, en les maillant de micro centrales hydrauliques (qui) sera bien moins budgétivore et d’autre part plus pertinente au regard de notre patrimoine naturel et agricole. Les projets industriels de transition énergétique seront également consommateurs d’eau douce pour la production d’hydrogène et ceci doit également nous conduire à ne pas gaspiller cette ressource. » René Raimondi conclut : « Soyons visionnaires pour un futur où l’eau manquera. »