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Le projet H2V Marseille Fos aurait pour vocation principale de fournir en hydrogène bas carbone les industries les plus émettrices en CO₂ de la zone industrialo-portuaire de Fos : le raffinage, la pétrochimie, la sidérurgie et la chimie. Le projet s’inscrit également dans le développement de solutions plus durables pour la mobilité lourde, et en particulier la production de carburants de synthèse pour les transports des secteurs maritimes et aériens. Il comprend également une unité de production de méthanol de synthèse, l’e-méthanol, destiné prioritairement à l’alimentation du secteur maritime. Les 910 millions d’euros d’investissement s’accompagneraient de la création de 265 emplois directs et indirects. Les premières installations devraient être mises en service en 2028 pour une ouverture complète du site à l’horizon 2030. Le fonctionnement des installations requiert la construction de liaisons de connexion au réseau public de transport d’électricité, opéré par RTE, Réseau de transport d’électricité.
En quelques chiffres, il s’agit donc de créer 6 unitésde production d’hydrogène bas carbone représentant 84 000 tonnes d’hydrogène bas carbone produites par an ainsi qu’une unité de production d’e-méthanol représentant de 130 000 à 140 000 tonnes d’e-méthanol produites par an. Ainsi, le rejet de plus de 800 000 tonnes de CO₂ sera évité chaque année.
Obligatoire pour tous les projets industriels de plus de 600 millions d’euros, cette concertation préalable était l’occasion pour les habitants du territoire de découvrir ce projet d’implantation. Depuis son lancement le 30 octobre dernier, pas moins de 6 réunions publiques ont été organisées à Fos-sur-Mer, Istres, Saint-Mitre-les-Remparts, Port-Saint-Louis-du-Rhône, sous l’égide de la CNDP, Commission nationale du débat public. Selon un premier décompte, près de 275 personnes ont assisté à ces différents temps-forts, même si, selon un des garants de la CNDP, ce nombre pourrait être revu à la hausse. Ainsi, ces rendez-vous ont été l’occasion d’entrer dans les détails du projet en évoquant les questions de l’emploi et de la formation, des risques industriels, des besoins en électricité ou encore des impacts sur l’environnement. Dans le même temps, le site Internet de la concertation a enregistré plus de 1173 visites à ce jour.
Le premier bilan tiré ce mardi 19 décembre à la Maison de la mer a mis en évidence le consensus des participants autour de ce projet qui permettra à notre territoire de répondre aux défis du XXIè siècle en décarbonant l’industrie tout en participant à la réindustrialisation de notre pays. Rémi Costantino, directeur général adjoint du Grand port maritime de Marseille-Fos déclarait d’ailleurs : « H2V est une pièce maîtresse de la décarbonation. » Un consensus qui n’empêche pas les interrogations sur les mesures de compensations environnementales. La loi impose en effet que les projets d’aménagement du territoire doivent éviter toute atteinte aux milieux naturels ou à défaut les réduire et les compenser, en préservant d’autres espaces naturels. Ainsi, les représentants d’H2V ont indiqué leur volonté de travailler à la compensation des hectares artificialisés dans l’enceinte du port de Marseille-Fos, notamment dans ce que l’on appelle « la ceinture verte » du Grand port. La réunion publique du 19 décembre au aussi été l’occasion de revenir sur la création d’une nouvelle ligne électrique à 400 000 volts, de 65 kilomètres environ, entre les postes de La Feuillane à Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint Vincent dans le Gard, pour un coût estimé à 300 millions d’euros et une mise en service à l’horizon 2028.
Tout en rappelant son soutien au projet H2V, dans un contexte où notre territoire doit répondre aux enjeux environnementaux du XXIè siècle et au besoin de réindustrialiser notre pays, René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, a souligné, dès le début de la réunion publique la nécessité de voir les projets d’infrastructures routières, comme le contournement de Martigues Port de Bouc et la liaison Fos-Salon et le contournement de Fos par le barreau des étangs avancer : « C’est indispensable. L’urgence est avérée ! » Comme lors des différents temps forts organisés lors des différentes concertations préalables des porteurs de projets désireux de s’implanter au cœur de la Zone industrialo-portuaire, de nombreux intervenants ont souligné l’absolue nécessité de voir ces projets aboutir. Présent lors de la réunion de synthèse, le sous-préfet Régis Passerieux est ainsi revenu sur ce sujet en évoquant notamment les Contrats de plan État-Région (CPER) qui permettent de financer ces infrastructures, avec la possible inscription de la liaison Fos-Salon dans le futur CPER 2027-2032. Dans le même temps, la direction d’H2V a indiqué prendre des engagements pour anticiper les problèmes liées aux infrastructures routières en co-construisant, avec ses futurs salariés, un plan de mobilité de l’entreprise, en organisant un phasage des travaux et favoriser le transport fluvial et maritime, afin de limiter les impacts sur le trafic actuel.
Après Carbon et alors que celle d’H2V touche à sa fin, la concertation préalable de GravitHY portant sur le projet d’implantation d’une usine de production de fer réduit à Fos-sur-Mer se poursuit, avec de nombreux temps-forts prévus jusqu’à la fin du mois de janvier. Plus largement, le site internet de la CNDP met à disposition une page réunissant des informations communes aux projets H2V Marseille Fos, Carbon et GravitHy.