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H2V prévoit d’implanter, en plein cœur de la Zone industrialo-portuaire, sur une surface de 40 hectares située au Caban, une usine de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, comprenant 6 unités d’une puissante de 100 MW chacune, soit un total de 600 MW, pour une capacité de production annuelle de 84 000 tonnes. Une unité de production d’e-méthanol, destiné prioritairement à l’alimentation du secteur maritime, d’une capacité de production annuelle de 130 000 à 140 000 tonnes, devrait également voir le jour.
Le projet H2V Marseille Fos aurait pour vocation principale de fournir en hydrogène bas carbone les industries les plus émettrices en CO₂ de la zone industrialo-portuaire de Fos. Le projet s’inscrit également dans le développement de solutions plus durables pour la mobilité lourde, et en particulier la production de carburants de synthèse pour les transports des secteurs maritimes et aériens. Les 910 millions d’euros d’investissement s’accompagneraient de la création de 265 emplois. Les premières installations devraient être mises en service en 2028 pour une ouverture complète du site à l’horizon 2030.
Obligatoire pour tous les projets industriels de plus de 600 millions d’euros, cette concertation, organisée sous l’égide de la CNDP, Commission nationale du débat public, est l’occasion pour les habitants de découvrir et de débattre de l’opportunité de ce projet ainsi que de son raccordement électrique par RTE, Réseau de transport d’électricité. Jusqu’au 22 décembre prochain, plusieurs temps-forts sont organisés à Fos-sur-Mer et dans les communes voisines, dont certains conjointement avec l’industriel Gravithy, avant le rendez-vous du 19 décembre à 18h à la Maison de la mer pour la réunion publique de synthèse. Une exposition de 4 panneaux ainsi que des documents d’informations sont à disposition dans le hall de l’hôtel de Ville de Fos-sur-Mer. Enfin, tout comme lors de la concertation préalable de Carbon qui s’est terminée fin octobre, les garants de la CNDP ont indiqué que rien n’est encore acté et que l’emploi du conditionnel est de mise durant cette phase d’échanges et de débats.
Avant l’organisation de l’ensemble de ces temps-forts, une réunion publique d’ouverture de la concertation préalable a donc eu lieu ce jeudi 9 novembre à la Maison de la mer en présence de Régis Passerieux, sous-préfet d’Istres, Christophe Castaner, président du Conseil de surveillance du Grand port Maritime de Marseille-Fos, de nombreux acteurs économiques, industriels et institutionnels du territoire sans oublier les associations de défense de l’environnement et les habitants. En introduction, René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer a précisé : « Avec ce projet porté par H2V, on rentre dans le vif du sujet de la décarbonation avec le développement de la filière hydrogène. Nous sommes sur un élan qui nous permettra de devenir un territoire industriel modèle et qui préfigure ce que sera l’industrie de demain (…) Vous pouvez compter sur moi pour vous accompagner dans cette démarche vertueuse. » Juste après, Régis Passerieux a rappelé les enjeux stratégiques et de compétitivité de ce projet : « il n’y aura pas de décarbonation sans le développement de l’hydrogène ». Christophe Castaner a indiqué de son côté que le développement de la filière hydrogène est : « un enjeu majeur pour l’avenir de notre territoire (…) Nous voulons avoir une dynamique autour de l’hydrogène vert. L’enjeu de souveraineté, c’est de produire en force. » Cette première réunion a permis d’en savoir plus sur le dossier et ses caractéristiques techniques, avec dans la salle, de nombreuses questions portant d’ores et déjà sur la gestion de l’eau, les besoins énergétiques ou encore l’augmentation du trafic routier. Tout comme lors de la concertation de Carbon, de nombreuses voix se sont élevées pour interpeller les services de l’État afin d’accélérer les projets routiers comme le contournement de Martigues-Port-de-Bouc et la liaison routière Fos-Salon.