Industrie : GravitHY : fin de la concertation préalable

Lancée le 27 novembre dernier, la concertation préalable à l’enquête publique sur le projet d’une usine de production de fer réduit bas carbone à Fos-sur-Mer ainsi que, son raccordement électrique, se termine officiellement le 31 janvier. Ce lundi 22 janvier, à la Maison de la mer, une réunion de synthèse tirait un premier bilan des rencontres et discussions.

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Les grandes lignes du projet

Portée par un consortium d’industriels, la start-up GravitHY a l’ambition de devenir un acteur incontournable de l’industrie sidérurgique, grâce à la construction de sa première usine dans la zone du Caban représentant un investissement de 2.2 milliards  d’euros et la création de 500 emplois directs ainsi que 2500 emplois indirects  mobilisés à Fos-sur-Mer et dans ses environs. GravitHY propose d’en finir avec la production polluante d’acier à base de charbon et fabriquera du fer pré-réduit grâce à de l’hydrogène, qui serait également produit sur place. Lors de la présentation du projet, José Noldin, président directeur général de GravitHY, précisait : «  Notre ambition est de prendre part à la fois à la politique de réindustrialisation de la France et à la décarbonation du secteur sidérurgique par la production bas-carbone de fer pré-réduit, appelé DRI pour Direct reduced iron. Ce DRI, produit à partir d’hydrogène bas carbone obtenu par l’électrolyse de l’eau sur site, constitue une première étape  essentielle à la fabrication d’un acier durable. » D’une surface de 70 hectares, l’usine devrait entrer en service en 2027. Ainsi, l’émission de 4 millions de tonnes de CO₂ par an sera évitée, soit l’équivalent de 5% des émissions industrielles françaises.

La concertation préalable

La concertation préalable permet de débattre de l’opportunité, des objectifs et des caractéristiques principales du projet. Tout comme lors des précédentes concertations de Carbon et H2V, les garants de la CNDP, Commission nationale du débat public, rappellent que rien n’est encore acté et que l’emploi du conditionnel restait de mise. Durant les 9 semaines de concertation préalable, pas moins de 7 réunions publiques, des rencontres de proximité sur les marchés de Fos, Istres, sur le parvis de la gare de Miramas, à la Maison des jeunes et à la Maison des syndicats de Fos-sur-Mer ou encore avec le SPPPI, Secrétariat permanent pour la prévention des pollutions industrielles, ont eu lieu, sans oublier l’enregistrement il y a quelques jours d’une émission radio dans les studios de Fossa Fm. Avant la réunion de synthèse du 22 janvier, les différentes réunions publiques organisées à Fos-sur-Mer, Miramas ou encore Port-de-Bouc ont réuni 449 participants et ont été l’occasion de revenir sur des thèmes comme la gestion de l’eau, la qualité de l’air et les impacts environnementaux, le logement, les routes, la formation et l’emploi. Au fil des rendez-vous, les participants ont pu ainsi découvrir le projet sous toutes ses coutures, faire part de leurs remarques voire même soumettre des propositions. Ce lundi 22 janvier, lors de la réunion de synthèse José Noldin remerciait tous les intervenants: « Votre  participation active et vos contributions ont été essentielles pour enrichir le débat. »

Le premier bilan tiré ce lundi 22 janvier à la Maison de la mer a été l’occasion pour René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer de rappeler que : « ce qui se passe actuellement à Fos est un cycle vertueux, il permet de remettre des coups de projecteurs sur notre territoire. » De son côté, Regis Passerieux, sous-préfet, a indiqué que : « l’acier est une priorité nationale, européenne et nous devons conforter  notre indépendance nationale tout en réduisant notre empreinte carbone. Ce projet est donc absolument nécessaire. » « Ce projet, le port en a rêvé » lançait enfin Hervé Martel, président du directoire de port de Marseille-Fos

L’urgence d’avoir des infrastructures routières adaptées

Comme lors des précédentes concertations préalables de Carbon et H2 ou encore durant la concertation sur le projet de liaison Fos-Salon, l’urgence d’avoir un réseau routiers adapté aux enjeux a été très souvent évoqué et rappeler par de nombreux intervenants. René Raimondi précisant : « Si il y a un problème à Fos, c’est bien le réseau routier… Il est pourtant indispensable pour permettre à la zone d’exister tout en améliorant le cadre de vie des habitants ». Tout en faisant un point d’étape sur l’avancée des dossiers, contournement de Martigues-Port-de-Bouc dont le financement est encore à boucler ainsi que la liaison Fos-Salon qui pourrait être inscrite dans le Contrat de plan État-Région 2027-2032, Régis Passerieux précise que la dynamique actuelle de développement de la Zone industrialo-portuaire représente : « l’opportunité de rattraper le retard »

Des enjeux forts

Lors d’une concertation préalable, tous les sujets sont abordés de la qualité de l’air aux conséquences sur l’environnement tout comme les questions liées au logement, la santé, la formation et l’emploi. Les besoins en électricité, induits par les nouveaux usages et par l’implantation de nouveaux sites industriels « décarbonés », mettent aussi en lumière les besoins très importants de notre territoire. Afin d’y répondre dans les temps RTE, Réseau de transport d’électricité, prévoit la création d’une nouvelle colonne vertébrale pour le réseau : une ligne électrique à 400 000 volts, de 65 kilomètres environ, entre les postes de La Feuillane à Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint Vincent dans le Gard, pour un coût estimé à 300 millions d’euros et une mise en service à l’horizon 2028. Une représentante de RTE, précisait d’ailleurs, ce lundi 22 janvier, que la concertation publique sur ce projet aurait lieu du 12 février au 7 avril 2024.

Face à l’ampleur des besoins de la région, RTE prévoit ainsi d’une part d’optimiser et de renforcer le réseau électrique actuel et d’autre part de créer un nouvel axe de forte capacité. Autre projet d’envergure, le passage de la ligne Fos-Réaltor, de 225 000 volts à 400 000 volts. Il s’agit d’une des lignes passant au sud de notre commune, près des salins et dont la Ville et les habitants souhaitent depuis longtemps l’enfouissement ou le dévoiement. Pour l’heure des études sont en cours et un travail en lien avec la Ville est mené afin de chercher des solutions.