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« Pour nous, ce grand arrêt pour maintenance planifiée représente près de 2 ans de préparation ». Mi-janvier, à quelques jours seulement de l’arrêt des unités, opération indispensable avant le début des travaux de maintenance et de modernisation, prévus en cette fin du mois de janvier, l’ensemble des pièces à remplacer sont arrivées sur le site et attendent d’être installées.
Les deux bases de vie dédiées aux entreprises sous-traitantes, avec sanitaires, bureaux et espaces de restauration, sont aussi prêtes à fonctionner. Luc Van Vooren, directeur de la raffinerie Esso Fos, qui fait partie du groupe ExxonMobil et représente près de 10% des capacités de raffinage en France, précise : « Ce grand arrêt demande en effet un important travail de préparation. Pendant plusieurs semaines, il y aura jusqu’à un millier de personnes réparties dans les différentes unités, au lieu de 300 habituellement. Il s’agit du premier grand arrêt depuis 7 ans et il concerne essentiellement des opérations de maintenance et de modernisation qui vont améliorer la compétitivité du site et réduire ses émissions, notamment le CO₂ »
En quelques chiffres, cela représente 40 000 tâches à accomplir et, en comptant toute la phase préparatoire, plus de 500 000 heures de travail cumulées. Les activités de maintenance associées représentent l’équivalent, en un mois environ, de deux années de travail « classique ». Luc Van Vooren précise : « Il y a beaucoup de travail, mais toutes nos équipes vivent cet arrêt que nous appelons en interne ‘’inspection métal’’ comme un beau challenge à relever ! »
En plus des 50 millions d’euros investis pour la maintenance et la modernisation des unités, un vaste plan de décarbonation de nos activités est aussi lancé, représentant plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement supplémentaires. Luc Van Vooren ajoute : « La raffinerie Esso Fos partage l’ambition du groupe ExxonMobil d’atteindre la neutralité carbone pour ses opérations d’ici 2050. C’est notre feuille de route. D’ici là, nous allons franchir les étapes progressivement. D’ores et déjà le grand arrêt 2024 intègre plusieurs projets de décarbonation, avec à la clef une réduction de nos émissions de CO₂ ».
La raffinerie fait ainsi partie des industriels soutenus par l’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dans le cadre du programme France 2030, lancé par l’État. Ce vaste plan d’investissement dans les technologies innovantes et la transition énergétique soutient, par exemple, des projets d’efficacité énergétique et d’intégration thermique de ses unités. La mise en service de ce nouveau procédé, dès la fin du grand arrêt, permettra une baisse des émissions de CO₂, de 4 à 5%, représentant environ le rejet de 30 000 tonnes de CO₂ en moins dans l’atmosphère par an. Plus largement, Luc Van Vooren rappelle que : « Le respect de la réglementation en matière environnementale a toujours été pour la raffinerie Esso Fos une valeur fondatrice. Le site a toujours été très engagé dans l’optimisation continue de l’énergie pour réduire la consommation et les émissions. Par ailleurs, les actions menées par la raffinerie ont conduit à une réduction continue des émissions dans l’air au fil des années. A titre d’exemple, les émissions en dioxyde de soufre comme en oxyde d’azote ont été réduites de 40% depuis 2010. De même, les efforts constants des équipes de maintenance ont permis de réduire les émissions de Composés Organiques Volatils des unités de production de l’ordre de 50% depuis 2014. Les efforts se poursuivent avec des campagnes pour équiper les bacs de stockage de la raffinerie avec les techniques les plus avancées de réduction des émissions de Composés Organiques Volatils. »
Au sein de la raffinerie Esso Fos, plusieurs projets portant sur l’efficacité énergétique et les bio-carburants sont donc, soit en cours d’exécution, soit en développement. A plus long terme, l’hydrogène bas carbone ainsi que le captage et le stockage de Co₂ pourraient aussi être envisagés. Le groupe ExxonMobil a aussi d’ores et déjà engagé la transformation de ses procédés industriels, en remplaçant une partie du pétrole brut par de la biomasse dans la production ou en incorporant des biocarburants dans ses carburants, de l’éthanol pour l’essence et du diester pour le gasoil, avec in fine une baisse de ses besoins en énergie d’origine fossile.
La raffinerie de Fos-sur-Mer est aussi mobilisée dans le projet Syrius, Synergies Régénératives IndUstrielles Sud, porté par l’association Piicto, Plateforme industrielle et d’innovation du Caban-Tonkin, afin d’accélérer la décarbonation de l’industrie avec, parmi les axes de travail, le développement de l’hydrogène bas carbone, le captage et le stockage de Co₂ ainsi que les filières biocarburants.