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La Maison de la mer était bien remplie, jeudi 19 octobre, à l’occasion de cette réunion publique de synthèse. Avant la fin de la concertation préalable, le 30 octobre, il s’agissait de tirer un premier bilan des différents temps-forts organisés dans les villes du territoire. Sous l’égide la CNDP, Commission nationale du débat public, en y association RTE, Réseau de Transport d’électricité, en tant que maître d’ouvrage du raccordement électrique nécessaire au projet, il s’agissait de débattre de l’opportunité, des objectifs et des caractéristiques principales de cette nouvelle implantation. Plusieurs réunions publiques ont notamment eu lieu à Fos-sur-Mer, Martigues, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Port-de-Bouc ou encore Istres. A chaque fois un thème différent était abordé comme l’environnement et la biodiversité, la sécurité industrielle et énergétique, l’emploi et la formation ou encore l’intégration territoriale du projet. Ainsi, avant la réunion du 19 octobre, on comptait déjà plus de 600 personnes présentes lors des différents rendez-vous programmés et le site Internet, permettant aux habitants de contribuer au débat, a enregistré près de 6300 visites.
En présence du sous-préfet d’Istres et de nombreux acteurs économiques, industriels et institutionnels du territoire sans oublier les associations de défense de l’environnement et les habitants, René Raimondi a rappelé, en introduction de la réunion de synthèse, qu’avec le projet Carbon : « Un système vertueux se met en place. Carbon nous propose de rentrer dans une nouvelle ère placée sous le signe de la décarbonation et la transition énergétique. Je suis heureux de voir ces porteurs de projets désireux de s’implanter sur notre territoire et offrir un avenir à nos enfants. » D’autant souligne le maire de Fos-sur-Mer que « La France continue de se désindustrialiser. Pour moi, vous êtes les bienvenus ! »
Représentant un investissement global de 1.5 milliards d’euros et la création de plus de 3 000 emplois, avec une mise en service prévue fin 2025, cette giga-usine, d’une surface de plus de 60 hectares, avec une implantation le long de la darse 1, dans la zone du Caban sud, en plein cœur de la Zone industrialo-portuaire, aura la capacité, à terme, de couvrir tous les besoins en France, avec l’ambition de gagner des parts de marché en Europe. Lors de la présentation de son projet au printemps dernier, Pierre-Emmanuel Martin, président de la société Carbon précisait : « Nous étions très intéressés pour nous implanter à Fos-sur-Mer, à proximité du port, avec des connexions routières, ferroviaires, fluviales et maritimes directes, au cœur d’un bassin d’emploi attractif.» Cette giga-usine propose un processus de fabrication intégré en partant du produit de base jusqu’à l’assemblage des panneaux photovoltaïques, en utilisant notamment des fours électriques, sans émission autre que de la vapeur d’eau.
Cette concertation préalable a été l’occasion d’étudier et d’analyser le projet sous toutes ses coutures, avec des échanges permanents, parfois vifs, reflets aussi des interrogations et préoccupations que soulèvent toujours de telles implantations. Les garants de la CNDP ont insisté sur le fait que rien n’est encore acté et que l’emploi du conditionnel est de mise durant toute cette période de concertation. Ils publieront un bilan plus précis d’ici quelques semaines sur l’ensemble des débats portant sur l’opportunité d’implanter la giga-usine au cœur du Caban, « un territoire à vocation industrielle » comme le rappelle Carbon, les conséquences sur la biodiversité, les besoins énergétiques, la gestion de l’eau et des déchets, les besoins en emploi et formation ou encore, par exemple, les interrogations liées aux infrastructures routières ou encore le logement, en sachant sur les 3000 emplois prévus, la moitié devrait être dédiée aux habitants vivant déjà sur notre territoire.
Durant toute la concertation, de nombreuses voix se sont aussi, par exemple, élevées pour interpeller les services de l’État afin d’accélérer les projets routiers comme le contournement de Martigues-Port-de-Bouc et la liaison routière Fos-Salon. De son côté, Carbon dit déjà tenir compte de ses problématiques en décalant par exemple ses horaires d’embauches par rapport aux sites industriels voisins afin de ne pas saturer les réseaux routiers actuels. Il s’agit aussi pour les porteurs de projets de poursuivre le travail engagé pour optimiser la consommation d’énergie et renforcer la sécurité industrielle de la giga-usine
Jeudi 19 octobre, à la fin de la réunion publique, Pierre-Emmanuel Martin formulait plusieurs propositions, fruits des débats réalisés durant la concertation préalable. Le président de Carbon a évoqué la création d’une fondation pour la nature et la biodiversité afin de soutenir le tissu associatif et les initiatives en faveur de la protection de la nature, en particulier à l’échelle locale. Les équipes de Carbon travaillent sur un projet de crèche inter-entreprise ouverte 7j/7 et 24h/24 pour faciliter l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale des futurs salariés. Carbon souhaite aussi porter ou co-porter un programme de logements temporaires pour les stagiaires et salariés afin de faciliter leur accueil. Enfin la société industrielle prévoit un grand plan pour la mobilité électrique et alternative des futurs salariés.
Jusqu’au 30 octobre vous pouvez encore soumettre une contribution sur le site Internet de la concertation, ou dans les registres des mairies qui se trouvent dans le périmètre de la concertation.