Industrie : Fos-Tonkin, vers une mutation

A horizon 2029, Fos Tonkin sera un site pionner dans l’import d’hydrogène bas carbone. Elengy, implantée dans la ZIP de Fos, exploite deux terminaux méthanier au Tonkin depuis 50 ans et au Cavaou depuis 15 ans, engage un projet dénommé Médhyterra qui doit faire de Fos Tonkin un site pionnier, en Europe, d’import d’hydrogène bas carbone sous forme d’ammoniac.

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Un nouveau projet qui positionne une nouvelle fois Fos-sur-Mer et son territoire dans une période de mutation profonde s’inscrivant dans la volonté de décarboner l’industrie et de garantir la souveraineté nationale. « Fos Tonkin est un espace déjà dédié à l’industrie, implanté loin des habitations. Attention que cette nouvelle concertation ne soit pas celle de trop, dans un contexte compliqué où on rencontre des difficultés à amener les populations vers cette souveraineté énergétique. », a indiqué Le Maire de Fos-sur-Mer lors de la conférence de presse de présentation du projet Médhyterra.

Elengy, ancré dans la vie locale, partenaire des Byers, a assuré en 2023 à partir de ses trois terminaux implantés en France dont deux à Fos, 50% de l’importation de gaz en France. Nelly NICOLI, Directrice générale d’Elengy, a souligné « Elengy, filiale de GRTGaz, au sein du groupe Engie, affiche une feuille de route avec une stratégie de décarbonation ambitieuse. En effet les terminaux d’Elengy joueront un rôle-clé pour accompagner la décarbonation des territoires, dont celui de Fos ».

Médhyterra, le rôle de l’ammoniac bas-carbone dans la décarbonation

Sébastien ROUSSEL, Directeur du projet Médhyterra, dévoile les contours et enjeux de ce projet. « L’objectif est de remplacer l’hydrogène gris par de l’hydrogène vert. La fabrication de l’hydrogène renouvelable devrait être majoritairement produite en Afrique et en Amérique du Sud. L’ammoniac bas carbone est aujourd’hui le mode privilégié pour transporter cet hydrogène par voie maritime sur longues distances. Cet hydrogène devrait donc être importé en Europe sous forme d’ammoniac. Assurant ainsi le développement des capacités d’importation, », précise Sébastien Roussel.

Ce projet d’importation d’ammoniac bas carbone va se réaliser sur des infrastructures existantes à Fos Tonkin. Il s’agit aussi de réaménager une partie du terminal, préalablement dédiée à des activités GNL. Elengy exploitant du terminal, n’est pas en mesure d’affirmer si les activités GNL vont se poursuivre en même temps que le déploiement des activités ammoniac bas carbone ou si ces dernières vont se substituer totalement au GNL. Les principales composantes du projet consistent en la construction d’un réservoir de 30 000 m3, au raccordement du terminal au réseau ferré national, en l’importation de 200 000 tonnes d’ammoniac par an représentant 1 à 2 navires par mois. L’investissement est estimé entre 100 et 150 millions d’€. La décision d’investissement sera prise au cours de l’année 2026 avec un objectif de mise en service pour 2029.

Concernant l’impact sur les infrastructures routières, en décidant le raccordement au réseau ferré national, l’objectif d’Elengy, porteur du projet Médhyterra, est de privilégier une logistique par voie ferré plutôt que par voie routière. Cette dernière sera réservée aux clients ne pouvant bénéficier d’un transport par voie ferré représentant environ 10 camions par jour.

Pour conforter son projet, Elengy a signé un protocole d’entente avec Trammo, leader international dans la commercialisation et la distribution d’ammoniac. Ainsi, le terminal Fos Tonkin va permettre à Trammo d’approvisionner en ammoniac bas carbone ses clients implantés dans le Sud de la France. Un tel partenariat, en facilitant l’accès aux marchés mondiaux, renforce le positionnement de Fos Tonkin en tant que hub de la décarbonation dans le Sud de la France.

Bien que la saisine de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) ne soit pas légalement requise, au regard du montant de l’investissement, Elengy a décidé de s’engager volontairement dans cette démarche. A travers cette concertation préalable, Elengy a souhaité instaurer un dialogue ouvert avec l’ensemble des acteurs du territoire (population, associations, industriels). La concertation démarre se déroule du 15 octobre au 18 novembre.