Solidarité : Fos solidaire des sinistrés turcs et syriens

Comme elle l’avait fait peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Ville de Fos-sur-Mer se mobilise en soutien aux sinistrés du le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie.

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Le 6 février 2023 à 1h37 du matin, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 frappe la zone de la frontière entre la Turquie et la Syrie, proche des villes de Gaziantep et Kahramanmaras, suivi d’un deuxième à 10h24 de magnitude 7,5 à 95 km au nord-ouest, près d’Ekinözü. La Ville de Fos-sur-Mer se mobilise pour exprimer concrètement sa solidarité : « Face au drame que vivent actuellement les peuples turc et syrien suite au tremblement de terre du lundi 6 février dernier, avec plus de 35 000 victimes, Fos-sur-Mer ne pouvait rester indifférente », annonce un communiqué du 15 février.
Le bilan s’est hélas alourdi depuis, à environ 50 000 victimes. « Le maire a inscrit une aide d’un montant de 10 000 € à travers Cités Unies France, poursuit le communiqué. Ce montant fera l’objet d’un vote lors de la prochaine séance du Conseil municipal » [le 28 mars, Ndlr]. Le Centre social fosséen a également mis en place une action de solidarité, à travers la collecte dans ses trois Maisons de quartier, durant les vacances d’hiver, de vêtements chauds enfants et adultes, couvertures et produits d’hygiène. Une fois de plus, la générosité des Fosséens s’est montrée à la hauteur de la situation et les dons récoltés ont rempli un minibus et une fourgonnette, acheminés samedi 25 février jusqu’à l’Association culturelle turque de Marseille.

« LA VILLE S’EST DÉPLACÉE DE 7 M ! »


Le Syrien Saleh Alhaj-Hussein vit depuis six mois à Fos-sur-Mer, où ses quatre enfants sont scolarisés. Le tremblement de terre, il l’a vécu en direct, sur son téléphone, en liaison vidéo avec sa famille restée en Syrie : « J’étais en train de discuter avec ma maman, qui vit à Alep, quand j’ai vu tout trembler autour d’elle, avant que la liaison ne se coupe. Je n’ai pas eu de nouvelles pendant trois jours ! Je n’arrivais plus à dormir, j’ai eu si peur ! Finalement, sa maison a été endommagée mais, grâce à Dieu, tout le monde s’en est sorti indemne. Celle de mes beaux-parents s’est complètement effondrée, mais ils ont pu partir à temps et sont sains et saufs. » Il remercie chaleureusement la Ville de Fos pour son aide et précise : « Ce tremblement de terre n’est rien comparé aux bombardements syro-russes sur Alep, comme un tremblement de terre qui aurait duré 12 ans ! J’ai 36 ans mais j’ai l’impression d’avoir 100 ans… » Zehra Erdem a pour sa part 22 ans : cette joueuse de badminton est l’une des deux Turques qui défendent en Top 12 les couleurs de Fos, avec Neslihan Yigit. « Onze villes turques ont été détruites, il y a 50 000 morts et 100 000 blessés, témoigne-t-elle. Tant de gens n’ont plus de maison… Là où j’habite, à Erzincan, la ville a simplement bougé sans que les bâtiments ne s’écroulent. Erzincan s’est déplacée de 7 m vers l’ouest ! » Elle aussi remercie la ville de Fos, et doublement : comme il leur est impossible en ce moment de s’entraîner chez elles en Turquie, les deux joueuses sont provisoirement hébergées à la Mériquette, au centre pour étudiants de la municipalité.

Ukraine : un an d’intégration
Un an environ après l’ouverture du centre d’accueil municipal pour réfugiés ukrainiens, où en sont aujourd’hui les personnes hébergées ? Elles sont encore 10 femmes et 4 enfants – contre 25 personnes à l’origine. Cinq travaillent à La Légumerie d’insertion implantée sur le même site que le centre d’accueil, trois dans un entrepôt logistique de Port-Saint-Louis-du-Rhône – elles ont même acheté une voiture pour s’y rendre -, l’une est retraitée et la dernière est étudiante en piano au conservatoire de Marseille. Quant aux quatre enfants, ils sont tous scolarisés. Mickael, garçonnet d’une dizaine d’années, est même un brillant élève de l’école Del Corso, très apprécié de ses camarades, qui parle désormais français couramment. Il a pu participer récemment à une classe de neige avec enthousiasme : rien de tel n’existe pour les écoliers en Ukraine !