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« Cette inauguration marque le début d’une transformation profonde de nos activités » Bruno Ribo, directeur général d’ArcelorMittal Méditerranée ne cachait pas sa satisfaction de voir un tel projet aboutir. Devant des représentants du monde économique, industriel et institutionnel, en présence notamment de René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, Christian Mirmand, préfet de Région ou encore Régis Passerieux, sous-préfet de l’arrondissement, le directeur général d’ArcelorMittal Méditerranée précisait : « « Grâce à cet investissement (…) les aciers que nous produisons à Fos-sur-Mer pour équiper les marchés du Sud de l’Europe auront une empreinte carbone réduite dès 2025 » François Sgro, qui succédera à Bruno Ribo le 1er octobre, ajoutait : « La concrétisation de ce projet est positive pour le climat et l’environnement. Elle a également beaucoup d’importance pour les équipes, très attachées au site de Fos-sur-Mer, cinquantenaire cette année ».
Le four poche est une station de réchauffage de l’acier qui permet de mettre en œuvre beaucoup plus d’acier recyclé qu’auparavant : la part d’acier recyclé dans l’acier élaboré est multipliée par cinq grâce à cette installation. La mise en service de ce four poche permettra donc de réduire la quantité de fonte, composée de minerais de fer et de charbons, de 10% dès 2025. Deux « poches », contenant chacune plus de 300 tonnes d’acier liquide, pourront prendre place dans cette nouvelle installation. L’acier liquide y sera réchauffé par 3 électrodes afin d’atteindre le niveau de température nécessaire au processus de fabrication.
La mise en fonctionnement du four poche marque le démarrage du projet de décarbonation du site qui passe par une transformation profonde du processus de fabrication de l’acier.
La phase de construction s’était achevée au premier trimestre 2024 après 2 ans de chantier et les équipes étaient entrées dans la phase de test de ce nouvel outil depuis l’été 2024. Le four poche représente un investissement de 76 millions d’euros, porté par l’entreprise et soutenu à hauteur de 15 millions d’euros par l’Etat dans le cadre de France Relance (désormais intégré à France 2030 et opéré par l’ADEME).
Cette inauguration, qui était aussi l’occasion de célébrer les 50 ans du site, a été l’occasion pour René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, de rappeler dans son discours que : « Cet anniversaire a lieu dans un contexte économique particulier avec une chute de la demande d’acier en Europe liée à une surproduction à l’échelle mondiale (…) Depuis un an, le haut fourneau 1 est à l’arrêt et il nous faut traverser cette période délicate. Il le faut en concrétisant au plus vite le projet de décarbonation de la production (…) » René Raimondi ajoutait : « Pendant que nos institutions vacillent, pendant que l’on se bat pour le pouvoir à Paris, les salariés du territoire souffrent. Nous sommes tous là pour trouver des solutions, pour réussir après un passé compliqué. J’entends qu’il faille faire des économies mais il y a des enjeux qui exigent des engagements sans conditions. L’industrie et l’emploi sont de ceux là.» Dans son allocution, le maire de Fos-sur-Mer est aussi revenu sur l’importance de répondre aux besoins énergétiques qui accompagnent les implantations de nouveaux industriels et la transformation des sites existants et il a ajoutait : « En matière d’infrastructures, le réseau routier est également un facteur indispensable de réussite et la liaison Fos-Salon doit se concrétiser avec le barreau des étangs afin de permettre aux habitants de mieux vivre au quotidien et à la Zone industrielle de se développer. »
Au-delà du four poche, l’installation d’un four électrique va permettre au site fosséen de devenir une référence pour la fabrication d’acier circulaire, à partir de produits recyclés, à faible empreinte de CO₂. Il utilisera l’énergie dégagée par les arcs électriques qui se forment entre ses 3 électrodes en graphite. Sa puissance sera d’environ 250-300 MW. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, des études sont en cours pour abattre à la source les émissions de CO₂ mais aussi pour séquestrer er réutiliser le CO₂ résiduel, ce qui impliquera de futurs investissements.