Citoyenneté : Agora des quartiers : première réussie

Presque deux heures d’échanges à bâtons rompus entre les habitants du Pont-du-Roy, les élus et les techniciens des services de la Ville : la première de l’Agora des quartiers a rassemblé 60 personnes pour tâcher d’améliorer le quotidien des riverains.

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Devant une soixantaine d’habitants du quartier du Pont-du-Roy, Anne Bachmann, élue déléguée à la Démocratie participative et à la Vie des quartiers, a donné le 29 septembre dernier le coup d’envoi de l’Agora des quartiers, opération appelée à se renouveler sur plusieurs autres parties de la ville : « Cette rencontre n’est pas une simple réunion d’information unilatérale, explique-t-elle en introduction. Elle a pour objectif de rapprocher les élus de la population, afin d’engager ensemble un travail d’échanges constructifs, pour améliorer la vie dans votre quartier, en partant de vos besoins, d’essayer de répondre à vos interrogations, de faire également le point sur les avancées et les différents projets d’avenir. » Pour cette première, l’élue est notamment accompagnée par le maire, Jean Hetsch, ainsi que par la directrice du pôle Développement, Nathalie Falchero, responsable des services techniques, et par le directeur de la Police municipale, Naguib Mehadji.

PAS D’AIRE POUR LES GENS DU VOYAGE

Première question abordée à l’occasion de ce vaste tour d’horizon, le projet métropolitain d’aire pour les gens du voyage, à propos duquel le maire se montre très clair : « Cette aire de passage pour les gens du voyage figurait bien dans le PLU [Plan local d’urbanisme] établi en 2007, prévue pour 25 personnes. Mais la zone où elle devait s’implanter est concernée par le risque de submersion marine et se trouve très proche de la RN 568, avec les risques d’accidents induits ; je m’y suis donc opposé. La Métropole travaille désormais pour trouver un autre terrain, pour une aire de 60 personnes mutualisée entre les communes de Fos, Port-de-Bouc, Port-Saint-Louis, Istres, Saint-Mitre et Martigues. »

Ce point évacué, les discussions cheminent au gré des interventions successives des habitants. À commencer par la fin des travaux sur la voie menant à la Maison de quartier, à quelques mètres de la réunion publique. Quand seront-ils achevés, interrogent les riverains ? Nathalie Falchero explique que les services de la Ville sont en l’occurrence tributaires des concessionnaires Enedis, pour l’électricité, et Orange pour la fibre : tant qu’ils ne sont pas intervenus, pas question d’achever l’enrobé pour devoir le détruire et le refaire une fois ces réseaux enfouis ! La directrice du pôle Développement espère une finalisation pour la fin de l’année.

VITESSE EXCESSIVE, STATIONNEMENT DES CAMIONS…

Des demandes sont également formulées pour réduire la vitesse excessive des véhicules empruntant les rues de Lafarge et de Valentoulin. C’est au tour de Jean Hetsch de répondre : « Nous allons placer un radar pédagogique, qui enregistre la vitesse des voitures. Si nous constatons qu’elles roulent effectivement trop vite, nous étudierons le meilleur endroit pour poser un ralentisseur.  » Le directeur de la police complète l’information : « Il y a deux ans, nous avions installé un tel radar et, sur 400 véhicules, la vitesse moyenne était de 41 km/h, avec un maximum de 88 km/h. Vingt-deux voitures sur 400 étaient en excès de vitesse, entre 70 et 88 km/h. » Suite à cette demande des habitants, de telles mesures de vitesse seront à nouveau programmées. Une autre interpellation des habitants concerne les camions, nombreux à stationner dans le quartier de façon anarchique. Auparavant, ils laissaient leur véhicule sur le parking de la cimenterie, mais son propriétaire, Imerys, l’a « privatisé ».

« J’ai été contacté par le maire de Port-de-Bouc pour travailler ensemble sur ce dossier, annonce Jean Hetsch. Nous allons étudier la question. » Et pour les camions qui débouchent de la cimenterie à toute allure sur le rond-point ? « Je vais demander au directeur de l’usine de passer le message, d’être pédagogue. »

UN RÉFÉRENDUM SUR LA LIAISON FOS-SALON ?

La parole est libre, parfois « cash », et les sujets évoqués sont divers et variés : deux branches d’un pin gênantes à élaguer, rue de l’Engrenier, du débroussaillage à réaliser ailleurs (« Nous allons vérifier ce qui appartient au domaine public, dont nous nous chargerons. Pour le reste, nous vous rappelons les obligations qui incombent aux habitants »), les dépôts sauvages, les caméras de vidéoprotection (« C’est le préfet qui donne l’autorisation pour en installer, nous devons le motiver et le meilleur outil d’évaluation de leur utilité, ce sont les plaintes… »), l’abribus, l’emplacement des containers de recyclage, un boulodrome quartier de l’Engrenier (« Méfiez-vous des nuisances ! »), une matérialisation des places de parking (« Nous pouvons faire un traçage, mais ça diminuera le nombre de places et les contrevenants seront verbalisés… Mais si l’ensemble des résidents le veut, on peut le faire ! », avertit le maire)…

Chaque question est étudiée, les coordonnées des habitants notées et des solutions proposées. Concernant le contournement de Port-de-Bouc, « le sous-préfet n’a pas donné de date pour le début des travaux », et pour la liaison Fos-Salon, « Nous militons pour le tracé du barreau des étangs, qui évite de passer au ras de vos habitations et d’Imerys. Le débat est en cours. Pourquoi ne pas faire un référendum ? » C’est la fin de cette première Agora des quartiers. Signe de sa réussite : des applaudissements ponctuent la manifestation.